Comment muscler son cheval de la bonne manière ?
Le but de tout cavalier est d’avoir un cheval performant, et qui le reste sur le long terme. Pour cela, il faut que votre compagnon soit correctement musclé, mais rien ne sert de développer des muscles à outrance, ou à des fins esthétiques. En effet, en fonction de la discipline que vous pratiquez, la silhouette de votre cheval ne se modèlera pas de la même manière, et ce serait absolument contre-productif de vouloir donner une allure de dresseur à votre cheval d’endurance!
Petit rappel sur le fonctionnement musculaire
Le développement musculaire de tout athlète passe par un entraînement progressif. L’entraînement et donc la contraction musculaire est à l’origine de microtraumatismes des cellules musculaires. Leur cicatrisation est à l’origine d’un remodelage musculaire : le nombre de cellules contractiles augmente et elles deviennent plus grandes. Le fonctionnement du muscle est aussi modifié au fur et à mesure de l’entraînement : la circulation sanguine sera optimisée, améliorant l’apport d’oxygène et de nutriments, ainsi que l’élimination de l’acide lactique produit par l’activité des cellules musculaires qui est nocif pour le muscle.
L’entraînement est donc à l’origine d’une prise musculaire, mais ce remodelage n’est possible que si on laisse le temps au muscle de se régénérer. Le surentraînement ne permet pas au muscle de cicatriser entre deux efforts : c’est la blessure assurée ! À l’inverse, des entraînements trop espacés ne permettront pas de réelle prise musculaire. Le secret d’un entraînement réussi repose donc sur un exercice régulier, mais sans excès.
Choisir les bons exercices pour travailler les bons muscles
Ensuite, il faut demander des exercices cohérents avec la discipline pratiquée par votre athlète : l’apprentissage du piaffer ne sera pas utile pour augmenter la vitesse de votre pur-sang.
De plus, les prédispositions génétiques sont indéniables chez les chevaux, et cela concerne la constitution même de leurs muscles : les lignées d’endurance auront des muscles riches en fibres musculaires dites de type I, c’est-à-dire fonctionnant en présence d’oxygène, de glucose et de lipide, produisant peu d’acide lactique et permettant des efforts longs, mais peu intenses. A l’inverse, les lignées de sprinteur auront des muscles composés majoritairement de fibres de type IIb, fonctionnant sans oxygène pour des efforts intenses et courts, mais produisant de l’acide lactique.
Pour augmenter l’endurance de votre cheval, et donc augmenter ses fibres musculaires de type I, le trotting est votre meilleur ami : il s’agit d’un effort aérobie (veillez donc à ce que votre cheval respire bien pendant l’effort).
En revanche, pour améliorer la vitesse de galop et l’explosivité de votre cheval de cross, il faudra compléter les trottings par des séries de galop soutenu. Cet effort anaérobie des fibres musculaires de type II habituera l’organisme à rester performant malgré une hausse de l’acide lactique, et permettra à votre cheval de trouver son second souffle pour finir en beauté son cross.
Nous avons vu qu’il est important de travailler les fibres musculaires spécifiques à la discipline de notre athlète, cependant un point essentiel est à garder en tête : pour que votre cheval puisse sauter correctement, un travail sur le plat rigoureux est impératif ! En effet, l’exigence du saut sur l’organisme, ne pourra être supportée à long terme que si votre cheval peut se servir correctement de l’ensemble de ses muscles qui auront été développés et gymnastiqués sur le plat. Et non, les cessions à la jambe ou le « croise papattes » ne sont pas réservés qu’aux dresseurs. Pour que votre cheval gagne en force dans le dos et en équilibre, le travail sur le plat est essentiel. Ainsi, votre cheval devenant plus agile et souple, il évitera les blessures « d’usure » liées à sa dissymétrie naturelle, tout en se dessinant une silhouette harmonieuse.
Travaillez sur le plat pour muscler harmonieusement votre cheval
Et l’alimentation dans tout cela ?
Il est difficile de ne pas parler nourriture lorsqu’on parle de sport… Car sans une ration adaptée, aucune performance n’est possible. Une ration adaptée comprendra donc du fourrage de qualité et un apport de minéraux et vitamines adéquats. Il existe également des spécificités, un cheval d’endurance aura besoin de la cellulose des fourrages et de lipides apportés en suppléments. Un cheval de courses aura quant à lui besoin de glucides pour mettre en route sa filière anaérobie.
Enfin, lors de la période de prise musculaire, un apport suffisant en protéines de qualité est primordial, assurant une couverture des besoins en acides aminés essentiels tels que la lysine et la méthionine nécessaires à la constitution et au bon fonctionnement des fibres musculaires.