Troubles de la reproduction

Avant d’arriver à déceler des troubles de fertilité chez les chevaux, il est important de comprendre comment fonctionne la reproduction pour cette espèce.

Les chevaux sont ce qu’on appelle des espèces saisonnées, c’est-à-dire que les juments ne sont fertiles qu’une partie de l’année, en l’occurrence, de mars à août.
Pendant cette période, la jument est dite cyclée, elle présente un cycle ovarien comme ci-dessous. En dehors de cette période, la jument n’est pas cyclée on dit qu’elle est en anœstrus.

Les juments sont mises à la reproduction à partir de 2 ans et demi à 3 ans. Tandis que les étalons sont mis à la reproduction à partir de 3 ans.
Les juments peuvent être fécondées soit par monte en liberté, par monte en main ou encore par insémination artificielle.

Détection des chaleurs et moment de la saillie

Pour avoir de meilleures chances d’obtenir un poulain, il faudra parvenir à détecter au mieux la période de chaleurs et l’ovulation.
D’un point de vue comportemental, une jument en chaleur paraît plus agitée et urine plus souvent. En présence d’un étalon, elle adoptera généralement une position campée avec la queue relevée et un clignement de la vulve. Alors qu’en absence de chaleurs, celle-ci refusera l’étalon, pourra donner des coups de pieds, couiner et fouailler de la queue.
Afin de suivre au mieux les chaleurs, et déterminer le meilleur moment pour la saillie, un suivi gynécologique vétérinaire est nécessaire. Le vétérinaire déterminera la phase du cycle de la jument sur des critères morphologiques de l’utérus et de l’ovaire à la palpation et à l’échographie.
La saillie ou l’insémination doit se faire avant l’ovulation, mais au plus près possible de celle-ci. En effet, il faut tenir compte du temps de survie des spermatozoïdes dans les voies génitales de la jument, qui est de 24h à 48h.
Un diagnostic de gestation 13 jours après la saillie permet de confirmer la gestation, puis un contrôle à 30-35 jours permet de s’assurer de l’absence de jumeaux, ou que la jument n’a pas avorté.

Quand doit-on penser à un problème de fertilité de la jument ou de l’étalon ?

Plusieurs signes peuvent suggérer un trouble de la fertilité chez la jument :

  • Retours en chaleur
  • Absence de gestation diagnostiquée
  • Avortements à répétition
  • Chaleurs permanentes
  • Allongement de l’intervalle entre les chaleurs
  • Absence de chaleurs
  • Comportement d’entier ou agressivité augmentée
  • Ecoulements vulvaires et hyperthermie

Si vous constatez un ou plusieurs de ces signes, parlez-en à votre vétérinaire.
Concernant les étalons, on suspecte un trouble de fertilité lorsque sa fertilité par chaleur, c’est-à-dire le taux de juments gestantes par juments en chaleur saillies par l’étalon, diminue anormalement. On pourra réaliser un spermogramme, c’est-à-dire une analyse de la semence en laboratoire, pour diagnostiquer un défaut de qualité de la semence.
Chez la jument comme chez l’étalon, l’âge (à partir de 15 ans la fertilité diminue), la race, les affections chroniques ou inflammatoires ou encore les erreurs de rationnement peuvent détériorer la fertilité.

Conseils de nutrition pour optimiser la reproduction

Pendant la mise à la reproduction, les besoins alimentaires des chevaux varient. La ration doit apporter plus d’énergie mais aussi des éléments minéraux et vitaminiques à la fois antioxydants et précurseurs d’hormones de reproduction, comme la vitamine A, la vitamine E, le sélénium, le zinc et les oméga 3.
De plus il vous faudra surveiller l’état corporel de la jument :

  • Si la jument est trop maigre, elle perdra du poids pendant son cycle de reproduction ce qui peut provoquer une hypoglycémie qui inhibera l’ovulation. Si la jument perd trop de poids pendant la gestation, cela peut avoir pour conséquences la naissance d’un poulain fragile, des dystocies (difficultés à la mise bas), et une baisse de la production laitière.
  • Si la jument est trop grosse, cela peut être à l’origine d’infiltrations graisseuses dans les muscles et surtout au niveau de la zone du bassin et des ovaires, ce qui peut provoquer des dystocies liées à un espace trop étroit par rapport au poulain. L’excès de matières grasses peut aussi atteindre la mamelle en remplaçant le tissu mammaire en graisse, réduisant ainsi la quantité de lait produit.

Pour améliorer la fécondité, il faut que la jument ait des apports énergétiques suffisants lors de la période de saillie. On préconise donc de faire un flushing, c’est-à-dire une suralimentation transitoire, modérée et croissante durant les 2 à 3 semaines entourant la saillie. Pour cela, on peut ajouter 1 à 2 kg de concentrés en plus et par jour selon le poids de la jument à cette période. Veillez toutefois à ne pas trop suralimenter la jument au risque de la rendre trop grosse.